Greenpeace se mobilise pour ses militants détenus en Russie
Jude Law et Damon Albarn (Blur), qui sont amis avec l'un des militants détenus, Frank Hewetson, ont jugé «absurde» et «ridicule» l'inculpation des activistes pour «piraterie», ce qui leur fait encourir jusqu'à 15 ans de prison en Russie.
«Bien sûr je suis inquiet pour Frank parce que lui et sa famille comptent pour moi, mais je sais qu'il est incroyablement résistant», a affirmé Jude Law, dont les enfants ont fréquenté la même école que ceux de Hewetson, l'un des six Britanniques détenus en Russie.

Damon Albarn et Jude Law
«Tout le monde est inquiet parce qu'il s'agit de la Russie, qui n'a pas l'habitude de céder à la pression internationale», a souligné de son côté Damon Albarn. Les Russes «doivent comprendre que (les militants de Greenpeace) ne sont pas une menace (...) Il ne s'agit pas de politique», a-t-il poursuivi.
«Neuf fois sur dix, les gens qui protestent pacifiquement que ce soit par le biais de la musique ou en tentant d'escalader une plate-forme pétrolière, le font parce qu'ils estiment qu'ils font quelque chose de bénéfique pour la société dans son ensemble», a ajouté le chanteur.

Vivienne Westwood
Mobilisation dans 47 pays
Outre ce rassemblement de deux heures, des manifestations étaient aussi prévues dans 17 villes du Royaume-Uni, dans le cadre de cette journée de mobilisation mondiale organisée par Greenpeace.
Mais aussi en Allemagne, des manifestations étaient prévues dans 48 villes, notamment à Berlin et Hambourg. Ils étaient également un millier à La Hague, devant l'ambassade de Russie aux Pays-Bas, où ils se sont fait entendre avec tambours et trompettes, mais aussi environ 1 300 à Helsinki, 500 à Stockholm, et 200 à Vienne.

Plusieurs centaines de personnes ont aussi manifesté dans le principal port de Hongkong en formant une chaîne humaine en forme de lettres "Libérez les 30 de l'Arctique". A Moscou même, une trentaine de personnes se sont rassemblées aux abords du parc Gorki, dans le centre, exhibant des portraits des personnes détenues.
La mobilisation se poursuivra en Europe, aux Etats-Unis puis au Canada.
Inquiétudes de la communauté internationale
La France avait indiqué mercredi 2 octobre que les ambassades en Russie des pays ayant des ressortissants parmi les militants de Greenpeace incarcérés à Mourmansk "se concertaient" sur le sujet. Depuis, l'Australie a fait part de son "inquiétude" quant aux accusations "très graves" portées par Moscou contre l'un de ses ressortissants, en détention provisoire en Russie.
De leur côté, les Pays-Bas ont entamé contre la Russie une procédure d'arbitrage, estimant que Moscou aurait dû leur demander la permission d'interpeller l'Arctic Sunrise, au motif que le bateau utilisé par Greenpeace battait pavillon néerlandais. Mais le vice-ministre russe des affaires étrangères, Alexeï Mechkov, a vigoureusement contesté les arguments des Pays-Bas, soulignant que les autorités néerlandaises avaient été maintes fois averties des dangers encourus par les agissements de l'équipe de Greenpeace.

Arctic Sunrise
Les trente membres de l'équipage de l'Arctic Sunrise, 28 militants de l'ONG écologiste et deux journalistes ont été placés en détention pour deux mois à Mourmansk, dans le nord-ouest de la Russie, et inculpés de "piraterie en groupe organisé". Ce qui leur fait encourir jusqu'à quinze ans de prison.
Le groupe compte deux Néerlandais, un Français, six Britanniques, quatre Russes, deux Argentins, deux Canadiens, deux Néo-Zélandais, un Américano-Suédois, un Américain, un Australien, une Brésilienne, un Danois, une Finlandaise, un Italien, un Polonais, un Suisse, un Turc et un Ukrainien. Plusieurs d'entre eux ont tenté d'escalader la plateforme pour dénoncer le risque qu'elle fait courir à l'environnement, avant que leur brise-glace, parti fin août, ne soit arraisonné, en septembre.
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