Autiste, Jacob Barnett pourrait être plus intelligent qu'Albert Einstein
21/05/2013 21:52
Génie des mathématiques à 12 ans
La première fois que Jacob Barnett entendit parler de l’équation de Schrödinger, base de la mécanique quantique, il entra dans un tel état d’excitation que son petit cerveau ne désemplit pas de fonctions mathématiques pendant trois jours d’affilée. Dans l’esprit de ce garçon de 12 ans, légèrement autiste, défilait un flot ininterrompu de symboles étranges, de triangles renversés et autres signes cabalistiques.
"Chaque fois que j’essaie de parler de mathématiques avec ma famille, ils me fixent d’un air vide”, explique-t-il. Bon nombre de ses camarades de classe plus âgés s’étonnent eux aussi de voir ce gringalet s’asseoir au premier rang du cours de physique mathématique à l’université Purdue, dans l’Indiana (IUPUI). Si Jacob suit aujourd’hui ces cours de l’IUPUI, qui ont réveillé une intelligence formidable, c’est parce qu’il s’ennuyait ferme à son collège. Et à bientôt 13 ans, Jake, ainsi qu’on le surnomme, n’aura bientôt plus rien à apprendre de ses professeurs actuels.
Après avoir vu leur enfant passer ses premières années dans le silence, les parents de Jake ne s’attendaient pas à cela. “Il ne parlait à personne”, se rappelle sa mère, Kristine Barnett, 36 ans.
Pour les pédopsychiatres, l’enfant manifestait un comportement proche de l’autisme. A 3 ans, Jake subit un examen plus approfondi qui mit en évidence des capacités supérieures aux enfants de son âge. Il était ainsi capable de réciter l’alphabet à l’endroit et à l’envers. Il utilisait des cotons-tiges pour former des figures géométriques sur le sol du salon et arrivait à bout de puzzles de 5 000 pièces. Plus impressionnant encore, il pouvait réciter jusqu’à 70 décimales de π.
De surcroît, il ne se lassait pas de regarder ses livres sur les étoiles, si bien qu’à l’âge de 8 ans il obtint l’autorisation d’assister au cours d’astronomie avancée de l’IUPUI. Pendant ce temps, ses compétences en mathématiques atteignirent un niveau incroyable, bien supérieur à celui d’un élève de 10 ans. Et Jake s’ennuyait tellement qu’il commençait à manifester des signes de repli.
"Il a besoin de suivre les cours de mathématiques d’un étudiant post-master", explique Carl Hale, neurophysiologiste à Merrillville, dans l’Indiana. “En résumé, ses connaissances mathématiques sont au même niveau qu’un doctorant en mathématiques, physique, astronomie et astrophysique.”
Les Barnett décidèrent alors d’inscrire leur fils au programme avancé de l’IUPUI à destination des enfants précoces, même si celui-ci accueille plus souvent des collégiens que des enfants prodiges de 12 ans. Pour préparer son entrée, “il s’est assis sous le porche de la maison pendant deux semaines et a appris l’intégralité du programme de mathématiques du lycée”, explique Kristine.
A ce niveau-là, le quotient intellectuel de Jake estimé à 170 (le maximum de l’échelle d’intelligence de Wechsler pour les enfants) ne pouvait pas être plus élevé. “Ses résultats sont impressionnants”, déclare Ross, docteur à l’université de Boston et qui, à 46 ans, n’a jamais vu d’enfant aussi brillant.
La vie de Jake ne tourne toutefois pas seulement autour des mathématiques et de l’astrophysique. Jake a aussi une petite amie, il aime jouer aux jeux vidéo, faire du basket avec ses amis, écouter de la musique, regarder des films de science-fiction et la chaîne Disney. Comme tous les enfants.
Le soir pourtant, les chiffres recommencent à tourner dans sa tête. Ces chiffres, qui l’empêchent de dormir, sont ceux qui l’ont amené à développer sa propre théorie physique, une conception originale proposant une “nouvelle théorie étendue de la relativité” qui bouscule les travaux d’Albert Einstein.
Sa mère décida d’envoyer une vidéo de Jake présentant sa théorie au prestigieux Institute for Advanced Study, situé non loin de l’université de Princeton [New Jersey], l’un des plus grands centres mondiaux de recherche pure. C’est là que travaille Scott Tremaine, professeur d’astrophysique et scientifique renommé. Il est notamment spécialiste de tout ce qui passionne Jake : l’évolution des systèmes planétaires, les comètes, les trous noirs et les galaxies. “Je suis impressionné par son intérêt pour la physique et le niveau de ses connaissances”, écrit Tremaine dans un courrier électronique. “La théorie sur laquelle il travaille rassemble plusieurs des principales questions soulevées par l’astrophysique et la physique théorique. Toute personne capable d’y répondre sera bonne pour le prix Nobel.” Tremaine a encouragé Jake à apprendre le plus de choses possible et à continuer de travailler sur sa théorie. Pendant ce temps, Jake s’est lancé un autre défi : invalider la théorie du big bang, dans laquelle certains voient l’origine de la formation de l’Univers.