DSK a peu de chances d'aller jusqu'au procès
Tout comme l'avocat de DSK Benjamin Brafman, Alan Dershowitz est une star du barreau aux Etats-Unis. Avocat de Claus von Bülow en 1985 et plus récemment, de Mike Tyson ou O. J. Simpson, le pénaliste de renom juge dans le Figaro que l'affaire DSK a peu de chances d'aller jusqu'au procès. Les deux parties ont selon lui tout intérêt à négocier un accord.
L'argent est le plus important
Alan Dershowitz nous en apprend beaucoup sur la justice américaine et notamment, que dans ce genre de procès, même si le procureur «peut vouloir que justice soit faite, au bout du compte, l'argent est plus important». Dans cette vision des choses, gagner un procès au pénal n'est qu'un moyen de s'assurer de gagner ensuite au civil et de toucher des dommages. Mais pour le pénaliste, vu la configuration de l'affaire, la plaignante a plus de chances de gagner de l'argent en négociant un accord avant le procès qu'en allant au bout, même si elle gagne.
DSK peut se déclarer insolvable
Si l'avocat de la plaignante engage une procédure civile, «il devra viser DSK en personne», juge Alan Dershowitz. Or, note l'avocat, c'est surtout Anne Sinclair qui possède l'argent. DSK, s'il perd au civil, pourra «très bien se déclarer insolvable», estime le pénaliste. «Qui sait par exemple si le couple ne décidera pas de divorcer? s'interroge-t-il. Anne Sinclair pourrait ainsi garder toute sa fortune et les avocats de la plaignante ne pourront jamais récupérer leur argent.» Pour conclure, Alan Dershowitz avoue ne pas connaître les arrangements financiers du couple Strauss-Kahn-Sinclair, mais explique, d'expérience qu' « il est notoirement difficile de récupérer l'argent après avoir gagné un procès civil.» Dans l'affaire O. J. Simpson, rappelle-t-il, la famille de son épouse «n'a pas reçu un centime et ne touchera jamais rien». Pour être sur de voire la couleur de l'argent, le camp de la plaignante peut passer un accord avec celui de DSK, afin d'obtenir immédiatement 2 ou 3 millions de dollars.

Une négociation financière peut clore le dossier
Si, l'avocat de la plaignante a donc intérêt ne pas aller au procès, les avocats de DSK n'y ont pas intérêt non plus : ce procès « serait aussi horrible pour DSK que pour la plaignante et le dossier du procureur semble sérieux. Il a donc tout intérêt à ce que la victime finisse par ne pas vouloir témoigner.» Si, après un accord, Nafissatou Diallo finit par refuser de témoigner ,«c'est fini, le dossier est clos» juge le pénaliste. Le procureur ne peux pas faire le forcing pour aller au procès car «dans cette relation triangulaire, il est l'intrus [...] les deux autres parties ont des intérêts communs entre elles mais pas avec lui ».
Ne pas faire obstruction à la justice
Le scénario que prévoit Alan Dershowitz est crédible, mais, il le concède lui-même, dépend de la capacité des deux parties de trouver un accord financier sans se voir accusées de faire obstruction à la justice. Et pour se faire, les personnes qui négocient l'accord ne doivent pas dépendre de la juridiction New-Yorkaise. La famille de DSK à Paris pourrait en revanche passer un accord avec «la famille de la plaignante hors de l'État de New York ou en Guinée».
Source : LeParisien.Fr