A la faveur d'un été particulièrement "chaud", des dizaines de milliers de kilomètres carrés supplémentaires de banquise ont fondu dans l'Océan arctique, les chercheurs n'excluant pas un nouveau record.
Au cours du siècle écoulée, les températures ont augmenté de 0,6 degrés centigrades. Mais dans l'Arctique, les températures ont augmenté deux fois plus vite, au minimum. Et ce à cause des gaz à effet de serre, accusent les scientifiques.

Fin juillet, le mercure frôlait les 30 degrés à Tuktoyaktuk, village perdu dans l'extrême Nord-Ouest canadien, à plus de 2.400km au nord de Seattle où vivent 900 Inuvialuit, nom des populations de l'Arctique occidental.
Début août, selon le U.S. National Snow and Ice Data Center (NSIDC, basé au Colorado), la banquise s'étendait sur 6,75 millions de km2, après avoir retréci en moyenne de 106.000 km2 par jour en juillet, soit l'équivalent de trois Belgique quotidiennes. Ce taux était équivalent à celui enregistré en juillet 2007, l'année où la fonte a atteint un record, la banquise n'étant plus en septembre que de 4,3 millions de km2.

Les conditions atmosphériques de cet été ont été similaires à celles de l'été 2007, y compris les hautes pressions, avec les ciels clairs et une fonte importante dans la mer de Beaufort, le bras de l'Arctique au large de l'Alaska du nord et du Nord-Ouest canadien.
Selon les scientifiques, la composition même de la glace de mer a évolué ces dernières années: sa forme principale n'est plus cette glace épaisse vieille de plusieurs années, mais une glace plus fine, annuelle, qui se solidifie l'hiver et fond l'été.

La fonte des glaces depuis 2007 semble avoir poussé cette des sections de banquise en désintégration, mais encore épaisse jusqu'au passage du Nord-Ouest, le chenal relativement étroit par où l'eau circule entre les îles arctiques canadiennes. Ces deux derniers étés, des passages habituellement infranchissables étaient libres de glace.
En septembre, les satellites d'observation diront aux scientifiques si la fonte des glaces a battu un record cette année. Puis le soleil commencera à se faire de plus en plus rare et, pendant plusieurs mois, les basses températures de l'hiver arctique feront que la surface de la mer gèlera à nouveau.
A Copenhague, en mars, la conférence de l'ONU sur le changement climatique avait constaté que le changement était plus rapide qu'anticipé. Un mois plus tard, les océanographes américains prédisaient que les étés arctiques seraient quasiment libres de glace d'ici 30 ans, et non pas à la fin du XXIe siècle, comme ils le pensaient auparavant.