La jeune femme, qui assumait son inculture et ses déclarations à l'emporte-pièce, avait tenu des propos racistes envers l'actrice indienne Shilpa Shetty. Tollé en Inde comme au Royaume-Uni, qui l'oblige à présenter ses excuses.
Sa vie bascule à l'été 2008 lorsque la même Shilpa Shetty, après des réconciliations, l'invite à participer à «Bigg Boss», version indienne du Big Brother britannique. Jade Goody apprend en pleine émission qu'elle souffre d'un
cancer de l'utérus.
De l'argent pour ses enfants

De retour en Grande-Bretagne, elle prend la décision sans précédent de vendre aux médias son combat contre la maladie, quelle qu'en soit l'issue. Son agent, la vedette des relations publiques Max Clifford, l'aide à obtenir une courverture médiatique maximum.
Objectif revendiqué : récolter autant d'argent que possible pour assurer l'avenir de ses deux fils, Bobby, 5 ans, et Freddy, 4 ans, nés d'une précédente union.

Les médias adorent, le public suit, même si des voix s'élèvent pour dénoncer un voyeurisme malsain. «Je veux leur donner les meilleurs chances possibles dans la vie, explique-t-elle à l'hebdomadaire populaire "News of the World". C'est à ça que doit servir mon argent.»
De l'argent, Jade Goody en avait déjà gagné en abondance depuis son passage à Big Brother: DVD de fitness, deux autobiographies, et même son propre parfum.
Un mariage avant de mourir

Le 22 février dernier, elle épouse dans l'urgence son nouveau compagnon, Jack Tweed, 21 ans, quelques jours après avoir appris que sa maladie s'était propagée de façon irréversible.

Elle vend les droits de son mariage à un magazine populaire. Pour plus d'un million de livres (1,1 million d'euros) selon la presse. Son compagnon, en prison pour avoir agressé un adolescent, obtient une permission de sortie exceptionnelle pour se marier.
Une agonie sur-médiatisée

Pas un jour ne s'écoule sans que son visage, souriant ou en larmes, son crâne rendu chauve par les séances de chimiothérapie, n'apparaisse en une des journaux populaires. Au fil d'une agonie surmédiatisée, les dernières réticences semblent tomber, de plus en plus de Britanniques, Gordon Brown en tête, se prennent de compassion pour le calvaire de cette fille d'un délinquant mort d'une surdose et d'une femme lesbienne et manchote, élevée dans un quartier déshérité du sud-est de Londres, et bien décidée à prendre sa revanche sur la vie.

Ses funérailles, planifiées par la jeune femme elle-même, devraient donner la mesure du «phénomène Goody» en Grande-Bretagne. «Elle veut que ce soit une grande occasion parce que ce sera son dernier adieu à tout le monde», a expliqué Max Clifford.