Ce matin, je sauvais un oiseau
Posé immobile au bord de l'eau
Son regard résolu, face à la mort
Il voyait en moi un prédateur à tort.
Dans le creux de mes mains
Il se demande soudain
Par quel curieux tour de magie
Il est encore en vie.
Ce matin encore, deux êtres semblables
Portant des vêtements verts et un cartable
Lui lançaient des billes de plomb
Sortant d'un engin aux bruits de démon.

Sa fragilité le clou sur place
Mais la douleur soudain s'efface
Voilà que l'inconnu lui bande la patte
Et lui administre un remède avec hâte.
Il l'enferme maladroitement dans un boite noire
Pour qu'il se repose ? Ou l'emmène-t-il à l'abattoir ?
Plus de bruit, un terrible silence
Qui laisse le rapace dans le doute et l'ignorance...
Soudain la boite remue et s'ouvre à la lumière
Et ce qu'il croyait être son dernier souffle d'air
Revient à lui comme un délivrance
Le revoilà, sur un lieu de connaissance.

Peu après, cette liberté
qu'il croyait à jamais condamnée
Lui est à nouveau offerte
Vite ! Le voilà qui déserte !
Il s'envole sans se retourner
Reprend de l'altitude pour s'éloigner
De cette terre si dangereuse
Aux silhouettes vertes et faucheuses.
L'oiseau pense malgré tout
A cet homme, au regard doux
Qui à sauvé sa patte écorchée...
Mais également, sans le deviner
Trois êtres affâmés, d'une nichée condamnée...

Militer, protéger et se mobiliser
Sont des actes peu rémunérés
qui font appel aux sens humains
A l'amour gratuit de son prochain.
Ne nous prétendons pas race supérieure
Alors que par notre faute, tant d'espèces se meurent
Soyons humbles et protégeons notre planète
Avant qu'elle ne décide de nous rendre obsolètes...