L'hiver 
L'hiver survient souvent en colère
Semblant jaloux de la beauté de l'automne
Ainsi que des compliments dont il fait l'objet.
Alors aussitôt, comme pour montrer qui est le patron,

Il se met à souffler avec véhémence
Il accompagne fréquemment ses rafales de vent
De trombes d'eau, afin d'effacer les traces de l'automne.
Puis, voyant les arbres dénudés,

Misérables et dépouillés de leur feuillage
Résultat de sa mauvaise humeur,
Il se sent un peu triste et tente de réparer sa bêtise.
Il sort alors sa bise froide et fige tout sur son passage.

Les arbres nus sont alors recouverts de givre,
Comme de magnifiques oeuvres d'Art
Semblant sculptés dans le cristal.
Et l'air devient d'une pureté sans pareil

Le ciel prend une trés jolie couleur délavée.
Mais cela ne dure guère bien longtemps
Car Monsieur Hiver a fréquemment des sautes d'humeur
Il aime être capricieux et jouer avec les couleurs du ciel.
Car voilà qu'en quelques minutes,
Il peut transformer ce ciel serein en tumulte,
Faire surgir des nuages en rouleaux gris
Bleu acier et parfois d'un blanc jaunâtre.

Et inquiétant, il nous fait croire,
L'espace d'un instant que la terre s'est renversée,
Que la mer a envahit le ciel
Que le vent souffle de l'écume

Puis quand il se sera enfin apaisé,
Par un beau matin clair, il décidera de tricoter
Un joli manteau blanc sur les campagnes.
Là encore il dépeindra son humeur

Et de quelle manière il nous recouvrira.
Peut-être par de jolis petits flocons
Qui virevolteront dans les airs encore et encore
Jouant et dansant élégament avec le vent

Ou peut-être par des rafales de gros flocons
Qui tournoieront et tourbillonneront inlassablement,
Semblant ne jamais toucher le sol
Mais qui pourtant se couvre rapidement

D'une épaisse et magnifique couche blanche.
Ils vous étourdiront, vous saouleront
Et quand vous pourrez recouvrer vos esprits
Ce sera devant un spectacle époustouflant.